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14 mars 2012 3 14 /03 /mars /2012 19:23

Milan Kundera est un auteur tchèque d'origine tchécolosvaque. Il est né le 1er avril 1929 à Brno et a obtenu la nationalité française le 1er juillet 1981.

 

A l'origine, il écrit en tchèque mais utilise désormais le français. Il veille lui-même à la bonne traduction de ses premières oeuvres en français. C'est un exilé qui a fuit le régime communiste. J'ai, par ailleurs, déja eu l'occasion de parler de lui.

 

Et cette fois-ci, j'ai eu la possibilité de lire son roman L'ignorance qui tourne autour de deux -ou disons trois - personnages principaux, tous des réfugiés tchèques qui vivent leur exil pour des raisons politiques puis au début des années 1990, avec la chute du Mur et de l'URSS vont retourner dans leur patrie d'origine. C'est ce périple - allusions à L'Odyssée d'Homère dans le texte - que raconte ce récit.

 

Le récit s'ouvre sur le personnage d'Irena, première figure d'exilée du roman dont l'amie Sylvie s'étonne du peu d'empressement de celle-là à vouloir retourner dans son pays d'origine. Le narrateur remarque que lorsque le Bloc de l'Est était debout, les réfugiés étaient vus comme des héros tragiques, maintenant, ils sont suspects. Mais finalement Irena va effectuer ce voyage qui va s'avérer déceptif.

 

Puis il y a son contrepoint masculin, en la personne de Josef. Les deux se sont connus dans le passé mais si Irena se souvient de lui, Josef ne se rappelle plus d'elle d'où le titre L'ignorance !

 

Sur cette base va se construire une relation qui semble bien mal partie en réalité.

 

C'est aussi là un livre sur la capacité de l'individu à pronostiquer l'avenir. Celui-ci étant insaisissable.

 

La fin de l'histoire reste ouverte... et on ne peut prédire comment cela finira... comme je l'explique la ligne précédente !

 

Voila un roman très lisible, "psychologique" et qui moi m'a accompagné le temps d'un voyage. Ce qui est aussi le cas du précédent livre de Kundera que j'ai lu comme si cet auteur qui parle de l'exil devait m'accompagner dans tous mes déplacements !

 

A bientôt !

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9 décembre 2011 5 09 /12 /décembre /2011 10:04

 

La Beat Generation est un mouvement littéraire et artistique né aux Etats-Unis dans les années 1950, initié par Jack Kerouac.

 

L'oeuvre maitresse de Kerouac reste le roman On the road (traduit en Sur la route en VF) qui se présente initialement sous la forme d'un seul rouleau de 30 mètres de long.

 

La Beat Generation se veut représentative du mode de vie adoptée par une certaine jeunesse américaine des années 50. Jack Kerouac regroupe autour de lui un petit cercle d'amis dont Williams Burroughs et Allen Ginsberg.

 

Après la fin de la Seconde Guerre Mondiale, la société américaine connait une forte période de croissance. Le citoyen américain tombe alors dans le matérialisme en accumulant biens et richesses à profusion (pavillon de banlieue avec garage, un voir deux voitures). La Beat Generation est un mouvement contestataire qui prône, contre ce matérialisme, un retour à la richesse spirituelle.

Mais en réalité, davantage qu'une contestation active, ce groupe d'amis milite en faveur d'un désengagement, d'un retrait volontaire, à l'image de la société des exclus.

 

"Beat" est un terme venu du ghetto de Harlem qui signifie "battu, à bout de souffle, éreinté".

Le mot "Beatnik" apparait le 2 avril 1955 sous la plume de Herb Caen dans le San Francisco Chronicles. C'est un terme péjoratif calqué sur le terme russe "Spoutnik".

 

La Beat Generation a également inspiré la musique et le cinéma. Dans ce second domaine, on citera les films Easy Rider (qui, à l'image de Sur la route, raconte la fuite vers les grands espaces américains et la soif de liberté) avec Peter Fonda et Dennis Hopper et The Graduate (Le Lauréat) où un Dustin Hoffman s'interroge sur son avenir et le sens de sa vie.

  Easy-Rider-1.jpg

 

Enfin, ajoutons pour conclure que la Beat Generation inspira Mai 68 en France et le mouvement hippie.

 

A bientôt !

 


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1 novembre 2011 2 01 /11 /novembre /2011 16:00

On retiendra de Pierre Desproges l'image d'un comique à l'humour caustique, cinglant et souvent absurde. Décédé dans les années 1980 des suites d'un cancer, il allait même jusqu'à se moquer de cette maladie.

 

"On peut rire de tout mais pas avec n'importe qui." : il me semble que cette citation est de lui. Quoiqu'il en soit l'adage est bien véridique.

Certes parfois l'humour de Desproges n'est pas des plus fins : blagues misogynes, rires sur les juifs, les arabes, les noirs, les handicapés mentaux. Il faut cependant comprendre ces traits d'esprits comme des pics au second voir au troisième degré et par un retournement de situation Desproges dénonce en fait la misogynie, le racisme et revendique la tolérance.

 

Le Dictionnaire superflu est un peu le pendant au Manuel de savoir-vivre à l'usage des rustres et des malpolis, une entreprise de démolition. C'est un dictionnaire qui comporte 26 entrées de noms communs allant de "alunissage" à "Zeugma" en passant par "kamikaze","'oeil" ou "rouquin" et 26 noms propres comme "De Gaulle", "Eluard" ou "Morituri".

 

Anticonformiste, Desproges était un comique sans concession et le Dictionnaire revèle également une grande érudition de sa part.

 

A bientôt !

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21 juillet 2011 4 21 /07 /juillet /2011 13:17

Une balle perdue est une nouvelle de Joseph Kessel, de 1935, disponible notamment en Folio 2 euros et dans le recueil Pour l'honneur aux Editions Plon.

 

Car d'honneur, il en est précisément question dans ce récit. Et de fraternité aussi ! Kessel retrace des évènements dont il a été le témoin, l'insurrection de Barcelone en 1934, deux ans avant la Guerre Civile Espagnole : les tentatives des desperados pour s'opposer au pouvoir de Madrid en harcelant les autorités depuis les toits.

 

Le personnage principal se nomment Alejandro, c'est un garçon de la rue, un cireur de chaussures. Il est anarchiste et admire Gurreaz, le héros de Saragosse. Il a noué une forte amitié virile (non dénouée d'ambiguité d'ailleurs!) avec Vicente, un indépendantiste catalan. Il y a aussi la mystèrieuse jeune femme anglaise, inaccessible, qui ne parait qu'au balcon et à la fenêtre de son hôtel. Enfin, il y a Juan, l'ami de misère d'Alejandro, joueur de guitare.

 

Alejandro ressent de l'attrait pour les armes et dans le vent de la révolte, il entre en possession d'une carabine. Le titre de la nouvelle laisse d'ailleurs supposer, au lecteur averti, qu'il y aura au moins une victime avant la fin du récit.

 

Une balle perdue est un roman de l'action (comme La Condition humaine de Malraux). L'intrigue s'étend sur trois jours et deux nuits au cours desquelles Alejandro découvrira la vraie nature humaine. Vaut-elle la peine que l'on se batte pour elle ? L'action révèle les hommes !

 

Il y a dans cette histoire un lyrisme qui se dégage des descriptions de la ville de Barcelone : description des batiments, récurrence des motifs de la verdure et des pigeons, jeux de lumières et d'éclairage sur les façades. Ces effets introduisent des moments de répit dans l'action et les dilemnes moraux des personnages.

 

Bref un petit texte agréable à lire sur le transat en une après-midi !

 

A bientôt !

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10 juillet 2011 7 10 /07 /juillet /2011 22:16

La première fois qu’Aurélien vit Bérénice, il la trouva franchement laide.

C’est sur cet incipit qui n’annonce pas la couleur qu’Aragon va bâtir une histoire autour de l’amour d’Aurélien et Bérénice.

Et oui, aujourd’hui, je vais vous parler du quatrième roman du Cycle du Monde réel, qui porte le nom de son héros : Aurélien.

Décidément, Aragon sait très bien parler de l’amour. La façon dont il décrit les monologues intérieurs de son personnage principal concernant ses sentiments et ceux de l’être aimé montre une grande expérience de l’auteur pour ces affaires là. Je rappelle qu’Aragon eut plusieurs amours dans sa vie dont Nancy Cunard et bien entendu Elsa Triolet.

Mais le personnage d’Aurélien se sent étranger à la société. Il est en effet un rescapé de la Grande Guerre et il y a un passage dans le roman –mettant en jeu une anecdote sanglante racontée par le personnage de Fuchs – qui montre toute l’horreur dont il a été témoin et l’instigateur au cours du conflit. Aurélien proclame à un moment qu’il n’a eu qu’une maîtresse : la Guerre.

La Guerre justement : le roman, qui se passe en 1923, évoque la Grande Guerre et se termine en 1940 alors qu’Aurélien est capitaine dans l’armée française qui recule devant l’offensive du Troisième Reich. Et cet épilogue annonce le roman suivant du Cycle : Les Communistes.

Aurélien a été écrit au début des années 1940, parallèlement aux poèmes de la Résistance, donc durant le conflit. On a par ailleurs reproché à Aragon d’avoir écrit une histoire d’amour en ces heures sombres. Ce a quoi l’écrivain a répondu qu’il n’avait pas fait que cela. C’est sous-estimé l’importance de la guerre dans le roman

On retrouve des personnages des autres romans du Monde réel, selon une technique de retour des personnages à la Balzac. Ainsi, on retrouve Diane de Nettencourt des Cloches de Bâle,  Edmond Barbentane des Beaux Quartiers et Blaise d’Ambérieux des Voyageurs de l’impériale.

Les lieux ont également une grande importance dans Aurélien. Ce sont des lieux de passage où les amants ne cessent de se manquer. C’est aussi la ville de Paris et là Aragon renoue avec ses années surréalistes et le Paris de Anicet ou le panorama, roman.

Bérénice rêve d’absolu et dans ces conditions l’amour d’Aurélien et de cette femme ne se concrétisera pas ! Tout ça pour ça diront certains aigris ! Mais je vous laisse plutôt découvrir ce roman par vous-même.

 

A bientôt !

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1 mai 2011 7 01 /05 /mai /2011 17:06

Les cloches de Bâle fait partie, avec Les beaux quartiers, Les voyageurs de l'impériale, Aurélien et Les Communistes du cycle romanesque connu sous l'appellation Le Monde réel. Aragon ne choisit de nommer l'ensemble de ces romans qu'après la sortie du deuxième livre : Les beaux quartiers.

 

Ces romans sont en partie célèbres pour leurs incipit (les entrées en matière). Pour Les cloches de Bâle, c'est : "Cela ne fit rire personne quand Guy appela Mr Romanet¨Papa." Pour Les voyageurs de l'impériale, on a : "Quelle horreur ! s'écria Paulette" et pour Aurélien : "La première fois qu'Aurélien vit Bérénice, il la trouva franchement laide". Des entrées en matière qui suscite aussitôt l'intérêt du lecteur. Aragon s'en est expliqué dans Je n'ai jamais appris à écrire ou les incipits.

 

Mais le livre qui nous intéresse aujourd'hui parait en 1934. A cette époque, cela fait déja quelques années que l'auteur a rompu avec les surréalistes pour renouer avec le roman que ceux-ci exècrent. Il est alors très influencé par les théories du réalisme socialistes qui sont un prolongement du réalisme et du naturalisme du XIXème siècle mais à visée édifiante pour les masses ouvrières, dans la lignée du marxisme.

 

Aragon participe d'ailleurs avec Malraux et Gide au Congrès des écrivains socialistes présidé par Gorki au milieu des années 1930. L'écrivain a rallié le parti communiste en 1927.

 

Il se lance à corps perdu dans l'écriture des cloches de Bâle,qui s'apparente au roman à thèse, et termine la première partie Diane, sans trop savoir dans quelle direction il va, se laissant guider par la plume. Il en propose la lecture à sa compagne Elsa Triolet qui lui rétorque : "Tu vas continuer encore longtemps comme cela ?"Aragon relate tout ceci dans la préface du roman.

 

Dès lors, il décide de structurer son roman en trois parties, sur deux femmes et un homme. Les parties se nomment par ailleurs Diane, Catherine et Victor (plus un épilogue sur Clara Zetkins). Il y a des liens évidents entre ces parties qui se prolongent les unes les autres et utilisent des personnages récurrents en jeux d'écho.

 

Le personnage central demeure toutefois Catherine Simonizdé, jeune émigrée de la bourgeoisie russe qui se sent comme une étrangère dans son milieu. Un drame à Cluses va la rapprocher des milieux anarchistes. A partir de là, et plus particulièrement dans la troisième partie, Victor,on glisse vers une présentation générale mais assez pointue des mouvements ouvriers et en particulier la grève des taxis parisiens de 1911 - 1912, au dépend des intrigues individuelles. Le livre s'achève sur le congrès des socialismes de Bâle où Jaurès et Clara Zetkins prennent la parole -ainsi qu'Aragon qui s'exprime à ce stade à travers son ""je".

 

Il y a alors une réflexion sur l'émancipation de la femme à travers les revendications ouvrières : le droit au travail, l'émancipation par le labeur comme alternative à la femme entretenue ou à la prostitution.

 

Voila pour ce billet. Je ne prétend pas ici à une analyse poussée (je dis cela au cas ou mon directeur de mémoire me lirait ^^) mais je voulais vous présenter ce livre. Je vous recommande de manière générale la lecture d'Aragon au sujet duquel - vous l'aurez compris -  j'ai consacré et je consacre des mini-mémoires (Aragon et Matisse, l'Histoire chez Aragon) et un gros mémoire (Oralité et familiarité dans le Monde réel) et je n'ai pas fini d'en percer les secrets !

 

A bientôt !

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6 février 2011 7 06 /02 /février /2011 21:15

J'ai lu il y a peu une BD signée Hugo Pratt, datant de 1994 (une de ses dernières BD donc) et ayant pour sujet Saint-Exupéry et comme titre "Le Dernier Vol".

 

Je me propose ici de revenir sur la vie de cet écrivain (Saint-Exupéry, pas Hugo Pratt!) surtout connu pour Le Petit Prince, disparu mystérieusement lors d'un vol au dessus de la Méditerranée le 31 juillet 1944.

Par ailleurs, je signale que j'ai déja fait un billet sur Vol de nuit.

 

Pour rédiger ce billet, je me base sur la préface de Frédéric d'Agay, dans la BD sus-citée.

 

La magie du Petit Prince s'ancre dans le monde de l'enfance et celle d'Antoine de Saint-Exupéry fut très heureuse : "féerie et facétie des jeux, douceur de l'amour maternel". Le souvenir de la mère et la maison familiale comta énormément pour l'écrivain-aviateur : il est l'enfant blond, le prince-héritier d'une jeune veuve, Marie de Fonscolombe, comtesse de Saint-Exupéry, qui occupe Saint-Maurice avec ses cinq enfants. Elle a hérité de sa famille provincale des dispositions artistiques héréditaires qui en font un peintre et un poète, grande sensibilité à la nature et ouverture aux autres.

 

A Saint-Maurice, Antoine vit dans les jeux. Parfois, il échappe au parc et c'est ainsi qu'il passera son baptême de l'air sur l'aérodrome d'Ambérieu sur un Berthaud-Wroblewski, piloté par le jeune Gabriel Wroblewski, à la fin du mois de juillet 1912, malgré l'interdiction formelle de sa mère.

 

Antoine, "Tonio", ira chez les Jésuites de Sainte-Croix du Mans, puis chez les Jésuites de Notre-Dame-de-Mongré puis chez les Marianistes de la Villa Saint-Jean à Fribourg en Suisse. Tout cela de 1909 à 1917. Il se montre un élève indocile et peu appliqué. Durant la Première Guerre Mondiale, il écrit des poèmes contre le Kaiser.

 

Après avoir passé deux "bachots", il intègre à Paris, à la rentrée 1917, l'Ecole Bossuet pour préparer Navale et Centrale mais échoue à ces deux concours et s'inscrit comme auditeur libre aux Beaux-Arts pour devenir architecte.

 

En 1921, il effectue son service militaire au 2ème Régiment d'Aviation de Chasse de Strasbourg et apprend à piloter avec Robert Aeby, pilote de la Compagnie transaérienne de l'Est, sur Farman F-40 le 18 juin 1921, puis sur Sopwith-F-CTEE le 9 juillet de la même année.

Il passe son brevet de pilote militaire en juillet 1921 à Rabat au 3ème Régiment d'aviation. C'est là qu'il découvre le Maroc et ses déserts. Mais il doit bientôt retourner à Paris pour terminer son service militaire.

 

De 1923 à 1927, ce sont les heures les plus tristes de sa vie : fiancailles brisées avec Louise de Vilmorin, emplois administratifs et commerciaux éloignés de ses désirs et de ses besoins...

En 1926, il publie sa première nouvelle, L'Aviateur,dans une revue littéraire Le Navire d'Argent. Il passe un brevet de pilote de transport public lui permettant de travailler à la compagnie Latécoère à Toulouse, qui assure le transport du courrier entre Toulouse et Saint-Louis-du-Sénégal. Avec Mermoz, Guillaumet, ils font escales en Espagne, au Maroc, en Mauritanie et au Sénégal avec les risques que le métier comporte.

La création de cette ligne fera 40 morts et est comme une petite conquête coloniale.

 

En 1928, Saint-Exupéry est nommé Chef d'Aéroplace à Cap-Juby au Rio de Oro, sahara espagnol. Là, il parvient à s'entendre avec les tribus maures les plus hostiles et avec le gouverneur espagnol. Peu à peu, Saint-Exupéry est séduit par le désert et ses étranges lois. De là naitront Le Petit Prince et Citadelle.

 

A la fin du mois de novembre 1928, Saint-Exupéry rentre en France avec un manuscrit, ce sera Courrier Sud,édité par Gallimard en juillet 1929. En octobre 1929, il est nommé directeur de l'exploitation de l'Aéropostale Argentina et s'embarque pour Buenos Aires : premières lignes vers la Patagonie et le Brésil, survol de la Cordillière des Andes...

 

saint exupery-f7da4A trente ans, il est fait chevalier de la légion d'honneur et participe au sauvatage de Guillaumet sur la Cordillière des andes. Il fera le récit de ce sauvetage dans Terre des hommes.

 

A la fin de l'été 1930, il rencontre la jolie veuve Consuleo Gomez-Carillo et leur histoire d'amour commence dans un avion ! Elle évolue dans le milieu du peintre van Dongen et des surréalistes à Paris. Il l'épouseraen France en avril 1931 mais la vie commune sera souvent difficile en raison de l'extrème fantaisie de l'épousée.

 

Saint-Exupéry écrit ensuite Vol de nuit, sur les responsabilité d'un directeur d'aviation vis-à-vis de ses pilotes, un second manuscrit qui enthousiasme andré Gide. Le livre obtient le Prix Fémina en décembre 1931, Hollywood achète les droits et en 1932 sort "Night Fligt" avec Clark Gable.

 

Par la suite, Saint-Exupéry redevient pilote de l'Aéropostale (Casablanca, Port-Etienne puis les hydravions Marseille-Alger) puis pilote d'essai chez Latécoère. Il entre ensuite au service de la propagande chez Air France en 1934. Le monde aéronautique connait alors des difficultés que Saint-Exupéry vit très mal ! Il va quitter la compagnie ce qui entraine pour lui de grosses difficultés financières. Il se met alors à écrire des articles pour réhabiliter l'aviation française et un scénario de film. Il effectue également un cycle de conférences.

 

Puis il tente de battre le record de vol Paris-Saîgon mais son avion s'écrase. Il s'en tire miraculeusement avec son mécanicien et sont sauvés par un Bédouin. Par la suite, il fait du journalisme, en 1936, pour L'intransigeant.

 

En février  1938, il prépare un nouveau raid vers la Terre de Feu et se redn à New-York d'où il s'envole. Nouvelle accident au Guatémala qui le laisse amer.

 

André Gide lui suggère alors de rassembler ses articles de journaliste dans un recueil : ce sera Terre des hommes, qui obtiendra le Grand Prix de l'Académie Francaise en décembre 1939. Parallèlement, la popularité de l'écrivain-pilote est très grande aux Etats-Unis. C'est de retour après une tournée triomphale aux USA que Saint-Exupéry est mobilisé.

 

Après la défaite de l'Europe face aux nazis, Saint-Exupéry s'empare d'un Farman et débarque à Alger le 20 juin 1940. Il ne rejoins pas De Gaulle (car le pilote pense quie le pays devrait rester un et uni).

 

Au cours de l'été 1940 , il s'embarque de Lisbonne sur le siboney avec le cinéaste Renoir et débarque à New-York le 30 décembre 1940.

On ui reporche alors de ne pas militer pour De Gaulle et les attaques contre lui sont violentes notamment d'André Breton. Saint-Exupéry en est vivement affecté. Il donne des articles, des conférences, rencontre des hommes influents du Parlement, du Gouvernement ou de l'Armée Américaine, afin de pousser les Etats-Unis à entrer en guerre. Il travaille sans relache à Pilote de guerre. Il se met aussi à écrire le Petit Prince et Citadelle.

 

Mais Saint-Exupéry se sent usé et pressé. En mai 1943, le Général Giraud lui confie une mission confidentielle au Maroc afin de déterminer cuex qui sont pour De Gaulle et ceux qui sont en sa faveur dans l'Armée Française. Il arrive radieux à Oujda ou l'armée américaine a installe une base d'entrainement des pilotes sur le nouvel appraiel, le Lightning P 38 de Lockheed.

 

Décu par le Général Giraud, lassé des injures des gaullistes, Saint-Exupéry regagne Alger après un entrainement plus difficile que prévu. Il demande à Robert D. Murphy, envoyé particulier du président Roosevelt à participer aux missions de guerre avec la groupe 2/33. Le 21 juillet 1943, il effectue sa pemière mission mais le 2 août, il est mis en réserve de commandement. Il est certes agé mais est surtout mis sur la touche par certains Français hostiles. Il en souffre beaucoup.

 

Il réintègre l'escadrille du 2/33 en Sardaigne en mai 1944 grâce a des interventions auprès du haut commandement américain.. Malgré ses ennuis physiques, il pilote "comme un jeune homme", très heureux. Il reprend ses missions au sud de la France.

 

Le 17 juillet, le 2/33 s'installe à Borgo, en Corse.

C'est le 31 juillet 1944 qu'il disparaitra au cours d'une mission; Plusieurs hypothèses, les plus logiques comme les pires ont été formulées à propos de cette disparition. Or on a tout liue de croire qu'il est tombé en Méditerranée, au large des côtes provencales, après une attaque de la chasse allemande.

 

Quoiqu'il en soit, il nous laisse un témoignage extraordinaires des premiers temps de l'aviation ou les vertus des hommes sont souvent poussées au bout et un monument de la littérature enfantine qu'il est inutile de nommer.

 

Je dédie ce billet à mon oncle Hervé qui nous a quitté.

 

A bientôt !

 

 

 

 

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6 octobre 2010 3 06 /10 /octobre /2010 18:48

De quoi est-il question dans Des chrétiens et des maures? Et bien non, ce n'est pas un essai sur les croisades mais bel et bien un roman court de Daniel Pennac qui met en scène de nouveau la famille Malaussène et en premier lieu  Benjamin Malaussène (Je vous renvoie au billet sur Au bonheur des ogres).

 

On y retrouve donc toute la sympathique tribu haute en couleurs : Le Petit, Jérémy, Louna, Thérèse, Clara, Monsieur Malaussène, Julius le chien.

Cette fois-ci, c'est le Petit qui est au centre du récit.

En effet, "un matin le Petit a décrété : Je veux mon papa." Dès lors, le gamin entame une grève de la faim tant qu'on ne lui aura pas présenté son paternel. il est entré dans une crise de "Bartlebysme".

 

Or la famille est ce que l'on appelle une famille recomposée. Retrouver la trace du paternel ne sera pas chose aisée. Toutefois Benjamin Malaussène se souvient et confie son récit aux oreilles de son ami Loussa.

 

Commence dès lors une histoire hautement improblable et romanesque : un homme torturé par des gansters a été jadis recueilli par la famille Malaussène. Au chevet de Louna l'infirmière du clan, le malade est à l'agonie. Il passe par des crises d'hystérie et murmure des paroles incompréhensibles en plusieurs langues, anglias, espagnol, italien, yiddish et notamment " Cristianos y moros" (des chrétiens et des maures, qui s'avèrent être en fait un plat de riz blanc et de haricots noirs).

 

Vous l'avez sans doute compris, le malade, qui finira par se rétablir et s'en aller, est en fait le père du Petit.

 

La surprise finale, c'est Loussa qui la révèle à Benjamin Malaussène. Je ne vous en dirais rien pour ne pas vous gacher le roman mais sachez qu'il est question d'intertextualité.

 

Les romans de Daniel Pennac sont des ouvrages que je lis toujours avec un grand plaisir. Prochainement, je vous parlerais de La fée carabine.

 

A bientôt

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23 juillet 2010 5 23 /07 /juillet /2010 18:18

La place est un roman biographique d'Annie Ernaux où l'écrivain revient sur la vie de son père. Ce livre a obtenu le prix Renaudot en 1984. Annie Ernaux se défend d'avoir voulu écrire un roman. Sa propre écriture est qualifiée par elle d'écriture plate car c'est l'absence de style et d'effet qui permet de mieux accroché la mémoire.

 

De quoi est-il donc question dans La place? Tout d'abord le titre s'explique ainsi : la place c'est la place que les gens occupent dans la société. Les parents d'Annie Ernaux sont des ouvriers natifs d'Yvetot devenus épiciers-cafetiers. Ce sont donc communément ce que l'on appelle des gens modestes.

 

Annie Ernaux va en quelque sorte s'arracher à ce milieu en devenant institutrice donc en poursuivant des études alors que les filles d'ouvriers traditionnellement travaillent dès 16 ans. Il se crée donc un décalage, particulièrment visible entre le père et le gendre. Pour les parents, c'est la peur d'être déplacé tandis que pour les bourgeois seule compte les conversations spirituels. Or chez les Ernaux, on se contente de choses simples, plus terres à terres.

 

Ce livre commence par la mort du père et c'est pour la narratrice l'occasion de ressaisir le passé.

 

On avait déja toruvé un éloge des milieux modestes, une description pleine d'affection de la pauvreté dans Le premier homme, le roman inachevé et posthume de Camus.

 

Voila, je fais un billet court pour un roman court lui aussi (114 pages) mais fort charmant : sans effet de style, répétons-le, Ernaux trouve les mots justes.

 

Encore deux articles avant le 150ème billet !

 

A bientôt!

 

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13 mai 2010 4 13 /05 /mai /2010 18:25

Je passe sur la biographie d'Aragon. J'aurais l'occasion d'y revenir dans un autre billet, notamment lorsque j'aborderais les surréalistes.

 

Les voyageurs de l'impériale est un très gros roman (un pavé de près de 750 pages en Folio) et s'inscrit dans la lignée des sagas familiales sur plusieurs générations sur fond historique.

 

La structure du roman d'abord : deux parties, "Fin de siècle" et "Vingtième siècle" séparées par une sorte d'interlude "deux mesures pour rien" qui comporte lui-même deux sous-parties "Venise" et "Monaco".

 

Le récit s'ouvre par l'Exposition Universelle de 1889 et se termine par la Guerre de 14. entre les deux dates, on voit se succèder le scandale de Panama, le boulangisme, l'Affaire Dreyfus, la crise de Fachoda, celle d'Agadir. Un roman ancré dans le début du XXème siècle donc.

 

C'est l'histoire de Pierre Mercadier, professeur d'histoire, issu d'un milieu bourgeois et richement doté, époux de Paulette descendante d'une lignée aristocratique sur le déclin qui a fait une riage pour l'argent. c'est une union dont l'amour a vite été remplacé par l'intérêt. Paulette tient à garder son rang social.

Il y a aussi l'oncle Pascal de Sainteville chez qui les Mercadier passent leurs vacances, dans son chateau. il y a Mme Damberieux la mère de Paulette, figée sur la religion et ses principes.

 

Le couple a eut trois enfants, une fille ainée, morte en bas âge, Pascal le fil et Jeanne la plus petite. On suit aussi l'itinéraire de Pascal. En fait, Les voyageurs de l'impériale, c'est l'histoire d'une relation père-fils et de la fuite du père du domicile familial.

Pourquoi cette fuite ? elle fait suite à une crise de conscience.Pierre mêne sa vie en s'illusionnant. Une aventure malheureuse avec Blanche Pailleron, l'épouse d'un industriel de Lyon que l'oncle héberge un été au chateau va lui ouvrir les yeux. Il abandonne alors sa famille, emportant le reste de sa fortune et laissant un livre inachevé sur John Law le financier.

 

C'est à ce moment que l'on a droit à un interlude à Venise et à Monaco ou Pierre Mercadier va rencontrer successivement la jeune Francesca puis Reine. il va alors se dépenser dans le jeu et s'enfoncer un peu plus dans son sentiment d'inutilité concernant l'existence.

 

Il réapparait au début du siècle chez son ami Meyer, un professeur juif, victime de l'antisémitisme symptomatique de l'Affaire Dreyfus. Devenu misérable et affaibli par l'âge, il va travailler dans une instituion qui prépare au bachot.

 

C'est alors qu'il fait la connaissance de Jean Mercadier, son petit-fils, enfant de Pascal et de la défunte Yvonne, la môme ouah-ouah rencontrée jadis en vacances au chateau de Sainteville.

 

J'ai adoré ce roman ! Il est vraiment très touffu. Et personnellement, j'aime bien les récits qui n'éludent pas la trame historique; je trouve que cela donne un aspect authentique même si on perd un peu du caractère intemporel. Certaines oeuvres vieillissent mieux que d'autres et en ce début de XXIème siècle, on retrouve des échos au début du XXème.

 

La Grande Guerre éclate à la fin du roman, provoquée par la génération de Pierre Mercadier. Pascal va s'engager pendant quatre ans et trois mois pour que son fils n'ait pas à connaitre pareille situation. On connait la suite !

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